un article qui parle du corps, spécialement de notre corps de femme et de ses pouvoirs, ses potentiels et les limitations qui l'entravent.

une famille de femmes et des tabous puissants

je suis née dans une famille ayant un rapport un peu ambivalent au sujet du corps physique.
la génération de mes parents revendiquait nouvellement une "certaine" liberté.
cette liberté, tout neuve, était encore teintée des tabous de leurs ainés : elle consistait donc à se sauver de l'enfermement et des préceptes honteux, elle était de fait l'exact opposé de ce qu'avait connu, transmis et imposé les générations précédentes.

dans cette famille, on ne parlait pas vraiment de femme à femme,
dans cette famille, le tabou était l'invité-caché de la vie quotidienne,
dans cette famille, on ne savait pas parler aux jeunes filles qui deviennent femmes,
dans cette famille, on disait cependant aux femmes qui deviennent mère comment "élever" un enfant......

comment est-ce possible de s'élever alors que l'on doute, que l'on juge, que l'on ignore la propre graine qui nous porte et nous aide à grandir ?
ce corps que l'on a mis 9 mois à construire pour qu'il soit autonome, que l'on met des années parfois à s'approprier et à maitriser, qui (en plus !) est aussi mobile que nos humeurs, nos hormones, nos émotions, nos sentiments, nos états d'âme, nos vies...

c'est donc au sein de cette famille, que j'ai vécu un premier type de rapport au corps et au féminin (je parlerai du masculin dans un autre article, promis!) composé donc de rejet, d'ignorance, de cachotteries honteuses, de messes basses, de silences lourds de non-sens et de non-réponses qui semblaient volontaires.

cette première "construction" apprise vint cependant se heurter à mes propres découvertes, expériences, ressentis, révélant une dissonance assourdissante.
ce que je vivais dans et par mon corps ne méritait pas le "cadre" qui jusque là avait été le mien, ni dans un extreme, ni dans l'autre.



j'ai donc ouvert les frontières de ce cadre que je percevais dès lors comme restrictif / incomplet.
j'ai commencé à avancer sur ce chemin, cherchant et (re)découvrant les trésors de la féminité et de sa puissance.



memoires cellulaires, sagesse du corps

ainsi, je me suis re-liée à mon corps de femme : j'ai redécouvert ma nature cyclique, chaque phase, chaque expression bien spécifique de mes corps (physique, mental, émotionnel, spirituel) lors de chacune de ces phases, j'ai volontairement accueilli et observé tout jugement reflexe face à ces expressions, redéfini le vocabulaire que j'utilisais pour en parler (symptômes dites-vous? syndrome prémenstruel?non, merci je ne suis pas malade!)
petit à petit, en vivant pleinement chaque nuance, j'ai réintégré la puissance de ce cycle féminin, la puissance de mon corps, la puissance de mon féminin qui était redevenu sacré.

bien d'autres outils m'ont ensuite été utiles, pour recouvrir, accueillir, libérer, honorer les différents aspects de cette féminité si riche.
c'est dans l'optique de les partager qu'ils sont d'ailleurs présent dans les pages de ce site (voir savoirs sacres de femmes)